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“L’implantation en Afrique a été fondatrice” : entretien avec Jean-Gabriel Prieur - La Fondation Féron-Vrau - Icam

“L’implantation en Afrique a été fondatrice” : entretien avec Jean-Gabriel Prieur

Vie de la fondation

Jean-Gabriel Prieur a été diplômé de l’Icam en 1971, puis il n’a jamais vraiment quitté l’école. Il a participé au développement des formations par apprentissage et continue. On lui doit aussi l’implantation de l’Icam au Congo, puis au Cameroun. En juin 2022, il était à Pointe-Noire pour fêter les 20 ans de l’institut.

Quels sont les trois mots que vous choisiriez pour définir l’Icam ?  

D’abord formation car la mission de l’école est de former des hommes et des femmes pour le monde industriel et économique. De les former scientifiquement, techniquement, mais aussi humainement. 

Ensuite éducation, pour rappeler l’esprit de la pédagogie ignatienne. Enfin engagement : nous souhaitons que les étudiants qui passent par l’Icam tiennent debout, qu’ils soient des acteurs de la vie économique, mais aussi sociale. 

Comment avez-vous connu l’Icam?

J’avais entendu parler de l’école pendant mes études secondaires, dans la Marne. J’ai candidaté, puis ça a été le début d’une longue histoire. J’ai été diplômé en 1971, puis j’ai commencé à travailler dans la sidérurgie, à Dunkerque, avant d’être appelé par l’école d’ingénieurs pour diriger l’atelier mécanique de Lille. En même temps, j’y enseignais la technologie. Je suis reparti dans l’industrie pour prendre les rênes d’une usine de mécanique dans la région lilloise avant d’arriver à la direction de l’Icam de Lille, en 1990. En 2000, j’ai pris des responsabilités au service de l’Université Catholique de Lille, tout en étudiant la faisabilité d’une implantation de l’Icam en Afrique centrale. J’ai mis en place cette institution, d’abord à Pointe-Noire, au Congo, où j’ai habité pendant trois ans.

Quel a été l’impact de votre passage à l’Icam dans votre vie ?

Cela a été un continuum. Je n’ai jamais vraiment quitté l’école car tout au long de ma carrière professionnelle, j’ai été appelé à différentes responsabilités en son sein. Dans mon curriculum vitae, l’Icam a donc un impact important en termes de temps et de responsabilités. 

Vous vous êtes particulièrement impliqué dans la formation continue et l’apprentissage, pourquoi ?

Le parcours ingénieur Icam par la formation continue reconnaît une manière de progresser professionnellement et ouvre la voie à une certaine promotion sociale.  Pour moi, c’est très important dans une vie.

La formation par apprentissage reprend des éléments fondateurs de la pédagogie Icam, notamment l’ouverture aux entreprises. Avec cette nouvelle approche de la formation, nous avons encouragé la circulation des savoirs, de la pratique vers la théorie ; là où la filière classique intégrée fonctionne traditionnellement à l’inverse. 

De quel œil regardez-vous aujourd’hui le développement de l’Icam en Afrique centrale et plus largement à l’international ?

C’est plus qu’une satisfaction, c’est une fierté ! Les choses n’étaient pas gagnées au départ, il a fallu beaucoup convaincre, puis être sur place, s’acculturer, ne pas amener du tout fait, mais adapter ce que l’on savait faire pour ce que soit pertinent. Je me suis pleinement engagé dans cette aventure africaine. Elle a porté ses fruits et inspiré d’autres implantations. Cette expérience a été fondatrice pour l’Icam.

Un message à ceux qui hésitent à soutenir l’Icam ?

Je leur rappellerai d’abord que l’Icam a un modèle éducatif qui est assez exceptionnel et ceci grâce à la compagnie de Jésus qui apporte son expérience dans ce domaine. Je poursuivrai ensuite en soulignant que si l’Icam se développe autant en France et à l’étranger, c’est parce qu’il y une demande à laquelle elle répond raisonnablement en s’appuyant sur les traditions arts et métiers, mais aussi sur l’humanisme chrétien. 

Que souhaitez-vous à l’Icam pour les prochaines années ?

Que l’école continue de servir, d’offrir ses parcours de formation tant à des jeunes, qu’à des adultes, par le biais de la formation continue. Je souhaite que l’Icam ait les moyens de continuer sa mission, et la fondation est là pour tenir ces objectifs. 

Je souhaite que l’Icam continue d’avoir des dirigeants inspirés qui gardent ses orientations fondatrices et les adaptent à l’air du temps. Les décisions de l’Icam, et notamment celles de s’implanter en Afrique, n’ont pas toujours été bien comprises. Elles étaient pourtant très signifiantes de ce qu’est l’école et de son rapport au monde.