Clicky

Rénovation à Lille : entretien avec Franck Jimenez - La Fondation Féron-Vrau - Icam

Rénovation à Lille : entretien avec Franck Jimenez

Immobilier

Durant les trois années de travaux, élèves et collaborateurs resteront sur le site et continueront d’y pratiquer leurs activités. L’occasion unique de participer activement au façonnage du futur campus lillois. Entretien avec Franck Jimenez, directeur du site.

Quelle organisation avez-vous choisie pour rendre compatibles les activités de l’Icam et les travaux de rénovation ?

Pour des raisons liées à l’écologie intégrale, nous avons souhaité organiser les activités de l’Icam pendant les travaux avec les bâtiments existants. Certains de ces bâtiments, comme celui de la rue Auber, qui était jusqu’alors loué à l’Université catholique de Lille, vont redevenir utilisables par l’Icam, comme d’autres locaux sur le site. Le bâtiment Saint Éloi et les ateliers historiques vont être transformés en surfaces techniques en avance de phase, ce qui signifie que les surfaces spécifiques dont nous avons besoin pour former des ingénieurs seront prêtes les premières. C’est en combinant ces surfaces que nous pourrons assurer les rotations pendant les travaux. 

Frank Jimenez, directeur du site de Lille
Les élèves resteront donc sur place durant toute la période des travaux ?

Tout à fait. Nous allons organiser les travaux pour que tous les élèves du premier cycle puissent rester étudier sur place, puisqu’ils sont tous logés sur le site, à la Maison des Icam. Ils vont expérimenter tout de suite les nouvelles salles de TP. Ensuite, tout s’organisera afin de permettre aux élèves de toutes les promotions d’étudier sur place, avec le minimum de distanciel.

Dans quelle mesure élèves et collaborateurs seront impliqués dans ces travaux ?

Il y a plusieurs espaces que l’on souhaite co-construire avec les élèves : ils sont déjà définis, par conséquent les détails d’aménagement doivent être affinés avec eux. Les collaborateurs seront, eux aussi, impliqués. Par exemple, l’entrée actuelle du site va devenir un lieu de démonstration et de mémoire. C’est à cet endroit que l’on retrouve la pierre commémorative des Icam qui ont perdu la vie pour la France.

Nous nous posons la question d’y installer des machines d’atelier du début du XXe siècle, du matériel de travaux pratiques des années 50. Mais aussi la galerie de portraits qui orne actuellement nos murs (des photos de toutes les promotions Icam depuis l’origine de l’école) ou encore les “traces” des promotions.

L’organisation de ce lieu sera débattue avec nos élèves et collaborateurs permanents. De même, le sous-sol actuel va devenir un rez-de-jardin qui accueillera toutes les associations étudiantes. Nous aurons besoin de leur avis pour le découpage des pièces, le choix des matériaux pour les sols, la couleur des murs, le type de mobilier, etc.

Finalement, toutes les promotions auront la chance de participer à la rénovation de ce site ?

En effet, les travaux vont officiellement démarrer en juin-juillet 2022, avec une première livraison un an après, et une seconde en octobre 2024. Ce qui signifie que toutes les promotions vont pouvoir profiter des nouveaux bâtiments. Nos élèves actuellement en dernière année ne verront sans doute pas les travaux terminés. Mais ils participeront aux choix d’aménagements, et certains auront peut-être des missions précises dans le cadre de leur mémoire scientifique.

Sur quelles missions pourront-ils par exemple travailler dans le cadre de MSI ?

Nous aimerions que le site soit un démonstrateur en matière d’économies d’énergie, de développement durable et de technologies “smart grids”. Pour illustrer ce dernier point, notre souhait est par exemple d’associer la planification des cours avec le chauffage et l’éclairage des salles. Ainsi, les salles non utilisées ne consommeraient pas d’énergie inutilement. Au niveau technique, nous sommes totalement au point, mais il s’agit davantage d’une question de budget ! 

Nous aurons besoin de fonds pour concrétiser cela. Dans tous les cas, le nouveau campus de Lille restera exemplaire en matière écologique : il s’agira d’un bâtiment bas carbone, avec de nouvelles constructions en bois et en verre, et une isolation en laine de bois.

Le type de verre choisi permettra de ne pas utiliser de climatisation, mais uniquement le chauffage urbain en hiver. La régénération de l’air sera permanente et une VMC double flux permettra de réutiliser la chaleur déjà produite afin de ne pas surconsommer de chauffage. Le choix de la rénovation elle-même, et non d’une destruction-reconstruction, est aussi guidé par l’exigence de laisser un bilan carbone aussi bas que possible. Ce chantier inscrit définitivement le site de Lille dans son siècle Aller plus loin.